LA RÉSISTANCE À VERNOUILLET
Nous n'avons que peu d'information sur un réseau de Résistance propre à Vernouillet. Bruno Renoult, dans son livre nous donne des indications sur les réseaux de Résistance de la région. Ils étaient commandés par le lieutenant Beurotte qui assurait la liaison avec les Américains. Il intervient le 29 août dans la Boucle de Chanteloup. Le rapport FFI mentionne que son groupe est composé de 80 hommes. Un groupe franc Max intervient le 30 août à l'Hautil. il était composé d'éléments FFI de Verneuil et de Villennes commandés par le capitaine Beauge. Les FFI avaient libéré la Maladrerie de Poissy le 19 août; mais elle a été reprise par les Allemands le 20.
Le Capitaine Baugé
Nous avons connaissance, par des documents et témoignages de l'appartenance de certains Vernolitains à la Résistance, ou leur participation à des actes de Résistance.
M.THURA, inventeur de l'obus à amorçage de proximité pour lequel il a déposé un brevet en 1937 a participé au opérations de résistance à Vernouillet. Nous avons pu le contacter. Il a fourni aux Alliés des renseignements sur la circulation des trains et des bateaux allemands sur la Seine pendant la guerre. Son chef à Vernouillet était Bernard CABRIT, agent d'assurance qui avait pour mission d'informer les Alliés sur les mouvements des troupes allemandes et des résultats des bombardements effectués. Il faisait partie du groupe Libé Nord et était en relation avec le capitaine Beauge. Jean LUNOT et Jacques RIBOULET faisaient partie du même groupe. Le frère de Bernard CABRIT, Philippe, étudiant à Paris faisait partie d'une équipe de secouristes de la Croix Rouge qui se rendait sur les lieux à chaque bombardement. Il faisait la navette entre Vernouillet et Paris et travaillait en union étroite avec son frère .Il notait soigneusement la localisation et les dégats occasionnés par les bombardements, renseignements qu'il transmettait à la Résistance par un inspecteur des Mutuelles du Mans responsable d'un réseau à Paris 18e. Celui-ci faisait parvenir les renseignements aux Alliés..
Ainsi Jean Mahler qui sera en 1945 élu maire de Vernouillet, faisait partie du réseau Libération Nord [1]. Son prédécesseur, George Bourdillon, faisait lui partie d'u réseau nommé "Mithridate". Mais tous ne le savaient pas et le fait d'avoir été maire en exercice pendant l'occupation le rendait suspect à certains. C'est ainsi que le 2 octobre 1944, le Comité de Libération se réunit en mairie et émet le communiqué suivant :
" Le comité local de Libération dans la séance du 30 écoulé après enquête et renseignements auprès de la population de Vernouillet, sur la gestion du Maire et sur son attitude collaboratrice ainsi que l'inertie de certains de ses membres, a pris la décision de pourvoir au remplacement du Maire et de ses collaborateurs.
Le comité établit une liste ci-jointe du nouveau Conseil Municipal….."
Cette délibération est annulée par le Préfet le 5 octobre qui rétablit M. Georges Bourdillon dans ses fonctions. Celui-ci a émis une protestation contre les accusations de collaboration dont il a été la victime. Dans le registre figurent 51 témoignages en sa faveur de diverses personnes : des israélites et des réfractaires à qui il a procuré faux papiers et cartes d'alimentation, mais aussi des résistants vernolitains. C'est ainsi que nous avons pu connaître les noms de résistants vernolitains :
Albert QUINOT qui atteste avoir été dans la Résistance pendant la guerre
Robert CAUCHOIS qui est intervenu pour éviter les représailles suite à la mort du motocycliste allemand le 20 août 1944. Il a traversé les lignes pour effectuer des liaisons avec les Américains à Flins [2].
Son frère, Jean CAUCHOIS avait rejoint le maquis du Morvan dépendant du groupe Libération Nord, 6e groupe franc du régiment Verneuil[3] qui a été incorporé à la 1ère Armée du général de Lattre de Tassigny,.
Le colonel GLAIZOT
André DUMEZ qui a essayé de rejoindre les FFL en Angleterre.
Indépendamment de ces témoignage, Il faut citer le gendarme André LEBASTARD qui a tiré sur la moto allemande le 20 août. Gendarme à Chalons sur Marne il a pris le maquis en 1944 et rejoint Paris. Il est hébergé à L'Haÿ les Roses, puis est affecté à Villennes au PC du commandant Beauge, chef du groupe Max, cité plus haut.
Il y a eu, à Vernouillet, comme ailleurs des "exploits" moins glorieux de la Résistance. Plusieurs femmes ont été tondues. Le tondeur n'était pas connu des réseaux de Résistance au paravent !
Henry PEFFERKORN, Claude GODFRIN et Gustave HEUDELOT
[1] Voir a cet effet la biographie de Jean Mahler écrite par sa fille, madame Bretz dans le livre "Vernouillet et l'Europe" publié par l'association "Le Lien Européen" en 2003
[2] D'après un autre témoignage, ce serait M. Castelli qui serait,une deuxième fois intervenu auprès des Allemands avec le maire .
[3] Verneuil était le nom de code du commandant de ce groupe. Il n'a rien à voir avec la ville de Verneuil sur Seine