Dans la tradition chrétienne occidentale, un coq est placé au sommet du clocher des églises. Il s'agit~d'une tradition très ancienne et très symbolique, propre à l'occident chrétien. On ne trouve pas de coq sur les églises d'Orient, ni dans le 8ud de l'Italie
La mention la plus ancienne d'usage des cloches pour annoncer l'office remontrait à une prescription du Pape Sabinien en 604. Mais à l'époque, d'après Viollet-le-Duc, les églises n'étaient pas encore dotées de clocher proprement dit. Ceux-ci apparaissent au Ville siècle. Y -avait-il déjà un coq sur les clochers à cette époque ? Nous connaissons un texte d'un certain Walstan, auteur du Xe siècle qui parledu coq placé au sommet de l'église de Winchester en Angleterre:
"Un coq dùne forme élégante, et tout resplendissant de l'éclat de l'or occupe le sommet de la tour Sous ses pieds superbes, il tient le sceptre du commandement et il voit au-dessous de lui tôut le peuple de Winchester. . Il affronte les vents qui pàrtent la pluie, et se retournant sur lui-même, il leur présente audacieusement sa tête... Seul il a aperçu le soleil à la fin de sa course se précipitant dans l'océan, et c'est à lui qu'il est donné de saluer les premiers rayons de l'aurore..."
Dans son "Rational du divin office" Guillaume Durand (1237-1295) évêque de Mende, s'exprime ainsi sur la signification symbolique du coq des clochers:
"Le coq placé sur l'église est l'image des prédicateurs car le coq veme dans la nuit sombre, marque les heures par son chant, réveille ceux qui dorment, célèbre le jour qui s'approche ; mais d'abord il se réveille et s'excite lui-même à chanter en battant ses flancs de ses ailes. Toutes ces chosés ne sont pas sans mystère car la nuit, c'est ce siècle, ceux qui dorment ce sont les fils de cette nuit couchés dans leurs iniquités. Le coq représente les prédicateurs qui prêchent à voix haUte et révement ceux qui dorment afin qu'ils rejettent les oeuvres de ténèbres... Et de même que le coq, les prédicateurs se tournent contre le vent, quand ils résistent fortement à ceux qui se révoltent con fre Dieu, en les reprenant et en les convaincant de leurs crimes... La verge de fer sur laquelle le côq est perché représente la parole inflexible du prédicateur et montre qu'il ne doit pas parler de l'esprit de l'homme, mais de celui de Dieu.... Et parce que cette verge elle même est posée àu-dessus de la croix ou du fa ite de l'église, cela signifie que les Ecritures sont consommées et affirmées..."
Ces textes sont une preuve de l'ancienneté des coqs de clocher. Ils nous font découvrir combien la symbolique est omniprésente dans les églises.
Ils nous donnent les raisons pour lesquelles le coq est placé à l'endroit le plùs élevé de l'église, qui est souvent l'endroit le plus haut du village. Il reçoit le premier rayon de lumière au lever du soleil... On voit aussi dans ces textes que le coq est placé au-dessus de la croix du clocher est que son rôle de girouette a aussi une signification symbolique. D'autre part, le coq est aussi l'emblème de Saint-Pierre, en rappel au texte de la Passion.
Le coq a aussi depuis longtemps d'autres significations symboliques non liées à la religion : Pour les alchimistes du moyen âge, il symbolise le mercure. On pourrait aussi parler du coq gaulois emblème de la France, mais ce symbole est sans rapport avec les coqs d'église puisqu'ils existent sur les clochers dans de nombreux autres pays.
Il est probable que dès la première construction de la flèche de l'église de Vernouillet, à la fin du Xlle siècle, celle-ci a été couronnée d'un coq
Le plus ancien connu est celui qui a été démonté lors de la réfection du clocher en 1879. De quand date-t-il ? Nous n'avons pas de document antérieur à 1818 sur les travaux à l'église. Entre 1818 et 1879, nous ne trouvons pas trace du remplacement du coq, ce qui laisserait supposer qu'il est antérieur à 1818. D'après certains témoignages, ce coq aurait été percé de plusieurs trous de balles lors de la guerre de 1870-71. Du moins a-t-on attribué aux Prussiens la présence de ces trous. Mais une tradition ancienne voulait que lors du mariage d'un des leurs, les chasseurs tiraient des coups de fusil en l'air, à la sortie de la messe. Le coq servait de cible I C'est peut-être la raison pour.laquelle il n'a pas été remis en place à la fin des travaux mais remplacé par un autre. Avec la pointe de l'ancien clocher, il a été placé au fond du parc du château. On le voit sur des cartes postales du début du XXe siècle. À cette époque, c'est M. Hottot, maire, qui occupait le château. La présence du coq au fond du parc a inspiré les habitants du château qui ont composé un poème humoristique. Ce poème, signé et illustré par M. G. Sanonce ?(le nom n'est pas très lisible sur la photo) placé sur des panneaux, est visible sur des photos de l'album de M. Hottot qui a été retrouvé par M. Grand. Sa lecture est amusante. Dans ce poème, le coq est assimilé au Diable qui vient perturber l'office. Le curé le poursuit et pour l'empêcher de sortir de l'église place un diacre à chaque sortie, ave un goupillon et instruction d'asperger quiconque passe la porte. Pour échapper à la bénédiction, le coq diable sort par le toit où il vient s'embrocher sur la pointe du clocher. Le curé avec un clerc monte au clocher pour le dorer lui-même.
Lors de la construction de la cité du Parc en 1956, il avait été prévu que la pointe de l'ancien clocher soit placé à la chapelle du Parc dont la construction était prévue. Cela n'a jamais été réalisé. La pointe l'ancien clocher que l'on croyait perdue a été retrouvée par hasard en 2004, mais le coq a définitivement disparu. Il est à noter que Si l'on voit le coq sur la carte postale de 1900 environ, il ne figure plus sur le tableau de Decaris représentant le même endroit est qui est daté des années 50. Le coq aurait-il déjà disparu ?